
J’ai découvert que la photographie me permettait de ne faire aucun compromis.
Photographier en soirée en est un bon exemple : passer d’un groupe à un autre et avoir la légitimité de choisir l’histoire à raconter.
Photographier c’est mon échappatoire et un prétexte pour m’intégrer. Des fois, j’ai l’impression que mon Nikon est l’équivalent de lunettes de soleil, il me protège et me donne de l’assurance pour affronter ma peur de l’autre.
N’est-ce pas désagréable de discuter avec quelqu’un qui garde ses lunettes ?
L’avoir en main, c’est ne plus me sentir nu face à ceux qui portent leurs lunettes, choisir quand me dévoiler et quoi dévoiler (Néo sort de ce corps !) 😎

En photographiant je raconte mon histoire, qu’elle ait été imaginée, vécue ou partiellement romancée.
Je permets à mon imaginaire de se mêler au réel, j’en oublie presque que cet instant “réel” a été façonné.
Je photographie aussi car je suis devenu accro au son du déclencheur, accro au son de l’engrenage qui pousse le film vers la pose suivante.
Finalement, cela ne se résume pas à avoir le choix des faits que j’ai envie de garder en mémoire.
Je photographie pour qu’on se souvienne de ce que j’ai vu et comment je l’ai vu.
J’ai envie que l’on se souvienne du mécanisme/processus qui a transformé la matière première en produit.
Finalement, je photographie pour proposer des alternatives.